Accords agricoles et de pêche UE-Maroc: Rabat hausse le ton face à une décision de la CJUE
Le Maroc exprime sans ambiguïté sa position eu égard à l’annulation ce vendredi par la cour de justice de l’Union européenne des accords agricoles et de pêche qu’il a signé avec Bruxelles. Le Royaume ne se considère pas concerné par la décision de la CJUE. Dans un communiqué rendu public par le Ministère des Affaires Etrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Rabat dit n’avoir participé à aucune des phases de cette procédure.
« Le Maroc n’est pas partie à cette affaire, qui concerne l’Union européenne d’une part, et le « polisario » soutenu par l’Algérie d’autre part. Le Maroc n’a participé à aucune des phases de cette procédure et, par conséquent, ne se considère aucunement concerné par la décision », martèle le communiqué en soulignant que « le contenu de cette décision contient des errements juridiques évidents et des erreurs de fait suspectes ».
Le Royaume chérifien fait noter que cette attitude de l’instance européenne « dénote au mieux d’une méconnaissance totale des réalités du dossier, sinon d’un parti pris politique flagrant ».
Pour Rabat, « la Cour s’est même permise de se substituer aux organes onusiens compétents et de contredire leurs positions et approches bien établies. D’ailleurs, la Haute Cour britannique avait, sur une affaire en tout point similaire, fait preuve de plus de discernement, d’impartialité et de maitrise juridique ».
Dans ce communiqué, le Royaume du Maroc fait part de sa plus grande fermeté et demande à son partenaire européen de revoir sa copie. « Le Maroc exige à ce que le Conseil, la Commission européenne et les Etats membres de l’UE, prennent les mesures nécessaires pour respecter leurs engagements internationaux, préserver les acquis du partenariat et apporter au Royaume la sécurité juridique dont il a légitimement droit, en tant que partenaire de l’UE sur plusieurs enjeux stratégiques », insiste Rabat.
Selon la même source, « le Maroc réitère sa position constante de ne souscrire à aucun accord ou instrument juridique qui ne respecte pas son intégrité territoriale et son unité nationale ».
Pour rappel, l’accord de pêche conclu entre l’UE et le Maroc, qui avait expiré en juillet 2023, prévoyait 208 millions d’euros en compensation pour le Maroc en échange de 128 licences de pêche.