C’est une victoire diplomatique de ce début d’année 2023 pour le Togo et plus particulièrement pour son président Faure Gnassingbé. Le dirigeant togolais médiateur dans la crise née entre le Mali et la Côte d’Ivoire après l’arrestation et la détention à Bamako des soldats ivoiriens peut se frotter les mains. Le chef de la junte malienne, le colonel Assimi Goïta, a accordé vendredi 06 janvier 2023 la grâce “avec remise totale des peines” aux 49 soldats ivoiriens arrêtés en juillet et condamnés ensuite par la justice malienne, selon un décret présidentiel.
Ces soldats ivoiriens avaient été arrêtés au Mali, qualifiés de “mercenaires”, puis inculpés mi-août de “tentative d’atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat” et écroués. Trois d’entre eux, des femmes, ont été libérées par la suite. Les 46 autres ont été condamnés le 30 décembre à vingt ans de réclusion criminelle. C’est l’aboutissement de plusieurs mois de médiation menée par Faure Gnassingbé. Avant que cette ultime décision ne soit prise par les autorités maliennes, le Chef de l’Etat togolais s’était rendu le 04 janvier 2023 à Bamako puis à Abidjan dans le cadre de sa mission de bons offices.
« Je me réjouis de la mesure de grâce présidentielle accordée par son Excellence le Colonel Assimi Goïta, président de la transition malienne aux 49 soldats ivoiriens arrêtés à Bamako le 10 juillet 2022 » s’est félicité sur son compte twitter le président togolais.
Umaro Sissoco Embalo, président en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) et chef de l’Etat bissau-guinéen, avait déclaré mercredi qu'”il n’y aura pas de sanctions contre le Mali dans l’immédiat”, lors d’une rencontre avec la presse à Bissau.
“Nous avons accordé un temps pour (permettre) à la médiation togolaise de faire son travail, afin de résoudre le problème. C’est juste une question de bon sens”, avait-t-il laissé entendre. C’est désormais chose faite. La diplomatie togolaise enregistre une victoire pour la paix dans l’espace communautaire.