Centrafrique: vers la tenue d’un référendum constitutionnel
Le président de la Centrafrique, Faustin Archange Touadéra, a annoncé mardi qu’il allait soumettre au référendum une nouvelle Constitution. Cette nouvelle réforme devra lui permettrait de briguer un nouveau mandat, ce que lui interdit l’actuelle loi fondamentale.
“J’ai décidé (…) de soumettre au référendum le projet d’une nouvelle Constitution”, a déclaré le chef de l’Etat dans un message à la Nation enregistré et posté sur la page Facebook de la présidence. Il ne précise pas quand ni n’en dit davantage sur son contenu.
“Il n’y aura pas de troisième mandat, mais les compteurs seront remis à zéro et il y aura un nouveau mandat que tout le monde pourra briguer, y compris le président Touadéra s’il le souhaite”, a cependant aussitôt affirmé Fidèle Gouandjika, ministre conseiller spécial du président.
Les détracteurs de Faustin-Archange Touadéra affirment que cette réforme ne vise qu’à faire sauter la limitation à deux mandats présidentiels inscrite dans le texte de 2016. Élu deux fois, en 2016 et 2020, le président centrafricain ne dit pas dans son discours si ce projet de réforme lui permettra de briguer un troisième mandat consécutif.
Faustin Archange Touadéra est à la tête d’un des pays les plus pauvres au monde. La Centrafrique est en proie à une insécurité grandissante. Le conflit en Centrafrique, extrêmement meurtrier pour les civils, a culminé en 2018 avant de baisser d’intensité. Séléka et anti-balakas sont accusés par l’ONU d’avoir perpétré de nombreux crimes de guerre et contre l’humanité.
A la faveur du vide créé par le départ du plus gros des troupes françaises, Moscou a dépêché dans le pays des “instructeurs militaires” en 2018, puis des centaines de paramilitaires en 2020 à la demande de Bangui, confrontée à une rébellion menaçante.