Les négociations mondiales pour mettre sur pied le premier traité visant à lutter contre les déchets plastiques, qui inondent la nature du fond des océans au sommet des montagnes, ont repris mardi à Ottawa au Canada.
« Le message est clair. Le monde compte sur nous pour mettre en place un nouveau traité qui guidera les actions et la coopération internationale nécessaires pour un avenir sans pollution plastique » a déclaré Luis Valdivieso, le président du Comité international de négociations (INC) de l’ONU-Environnement.
« Nous ne pouvons pas échouer », a-t-il ajouté en lançant la session de négociations ouvertes.
L’objectif fixé en 2022 était de finaliser un texte d’ici la fin de l’année 2024 pour lutter par des mesures concrètes contre la prolifération des déchets plastiques partout sur la planète.
La réunion d’Ottawa est jugée cruciale par les négociateurs, car il ne restera ensuite plus qu’une rencontre en Corée du Sud, en fin d’année. La tâche qui les attend s’annonce cependant ardue, puisque les pays restent divisés sur le degré d’ambition du traité.
Pour le ministre de l’Environnement canadien Steven Guilbeault, animateur des discussions, il n’y a pas de « solution miracle ».
« Pour assurer le succès des négociations, nous devons reconnaître que nous ne pouvons pas choisir entre recycler, interdire ou innover. Nous devons faire les trois », at-il ajouté.
« Le temps joue contre nous, à la fois en matière de négociations du traité, mais aussi en ce qui concerne la quantité de déchets que la planète peut supporter pendant que nous délibérons », a rappelé mardi Inger Andersen, la directrice du Programme des Nations. Unis pour l’environnement (PNUE).
Si les différentes parties se rejoignent sur la nécessité d’un traité, elles divergent en effet sur le fond. Certains pays et les ONG environnementales plaident pour une forte réduction de la production plastique d’ici 2040. Mais des pays producteurs de pétrole et les lobbys de l’industrie militent davantage en faveur du recyclage.
L’enjeu est immense car le plastique, issu de la pétrochimie, est partout. Des microplastiques ont même été détectés dans le sang ou le lait maternel.
Et la pollution plastique ne cesse de s’aggraver. Elle pourrait tripler d’ici à 2060 si rien n’est fait. Or, seulement 9 % des plastiques sont recyclés.
Lors des négociations de Nairobi en novembre, le projet de traité est passé de 30 à 70 pages, certains pays ayant insisté pour inclure leurs objections aux mesures plus ambitieuses telles que les limites de production ou la réduction progressive.