Gambie: procès sur les sirops frelatés importés d’Inde à l’origine de la mort de dizaines d’enfants
Le procès concernant la mort de dizaines d’enfants en 2022 à cause de sirops frelatés contre la toux importés d’Inde s’est ouvert mardi dans un tribunal de Banjul, capitale de Gambie.
Le juge Ebrima Jaiteh de la Haute Cour de Banjul a ajourné le procès au 7 novembre après avoir constaté et déclaré l’absence de trois accusés représentant l’État.
Quelque 70 enfants âgés de 5 ans ou moins sont morts en 2022 après avoir pris ces médicaments en vente libre, ce qui a provoqué un tollé national dans ce petit pays d’Afrique de l’Ouest d’environ 2,5 millions d’habitants .
Dix-neuf plaignants représentant des membres de leur famille décédés en juillet ont déposé une plainte devant la Haute Cour, selon Salieu Taal, président de l’Association du barreau de Gambie et l’un des avocats représentant les plaignants.
Les familles suivront Maiden Pharmaceuticals, le distributeur local Atlantic Pharmaceuticals, l’Agence de contrôle médical (MCA), le ministère de la Santé et la procureure générale Dawda A. Jallow.
Elles demandent également que le MCA reconnaisse qu’il a manqué à son obligation statutaire de réglementer la qualité et la sécurité des médicaments.
Elles réclament 15 millions de dalasis (environ 230.000 dollars) par enfant à titre de dommages et intérêts.
Aucun des cinq accusés n’était présent mardi.
Le ministère de la santé, le MCA et le procureur général ont demandé un rapport du début du procès, requête que le juge a rejetée. Il a ordonné aux trois parties de verser 10.000 dalasis (151 dollars) aux plaignants.
Le procès avait déjà été rapporté en juillet après que le procureur général et le ministère de la santé eurent affirmé qu’ils n’avaient pas reçu les citations à comparer dans un délai suffisant pour se rapprocher de la procédure.
La Gambie avait ordonné en septembre 2022 le rappel de plusieurs médicaments contre la toux et le rhume, ainsi que de tous les produits fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, d’où provenaient les sirops frelatés.
Elle a ensuite interdit tous les produits de l’entreprise indienne.
Une commission d’enquête de la présidence en Gambie avait indiqué en juillet que les enfants étaient morts des suites d’insuffisance rénale aiguë après la prise de ces sirops frelatés.