Au Maroc, lorsque le cabinet royal monte au créneau, cela dénote du caractère important du sujet dont il est question. En effet, dans un communiqué rendu public ce 13 mars 2023, le cabinet royal a vertement recadré le parti « Justice et Développement » à la suite de ses récentes sorties médiatiques. Cette formation politique d’inspiration islamiste qui semble fouler au pied certaines attributions qui relèvent de la souveraineté et des prérogatives d’un Etat, avait récemment osé émettre des critiques à la normalisation des relations entre le Maroc et l’Etat d’Israël. Il n’en fallait pas plus pour que le cabinet royal dénonce le dépassement irresponsable de ce parti et rappeler la position du Royaume vis-à-vis de la question palestinienne.
Aussi souligne le communiqué, tout comme le dossier du Sahara marocain, la question palestinienne est au cœur des préoccupations de sa Majesté le Roi Mohammed VI, Commandant des croyants et Président du comité Al-Qods. Si ce parti s’est fait remonter la bretelle, c’est pour cause. Il est important de souligner que la diplomatie qui est un élément de souveraineté d’un pays ne saurait faire l’objet d’élucubration et de spéculation teintées de surenchères politiciennes aux fins électoralistes. Point n’est besoin d’éclairer encore la lanterne de ce parti sur le fait que, seul le souverain, conforment à la constitution, conduit la politique extérieure du Maroc en fonction des enjeux de l’heure et des intérêts du Royaume. Par conséquent, souligne le communiqué, l’instrumentalisation de la politique extérieure du Royaume constitue un précédent dangereux et inacceptable.
Les responsable du PJD semblent perdre le fil des événements, d’où la nécessité qu’a senti le cabinet royal de leur rappeler le contexte dans lequel le rétablissement des relations entre le royaume chérifien et l’Etat juif est intervenu. En effet, rappelle l’instance royale, cette normalisation a été sanctionnée par un communiqué royal en date du 10 septembre 2020 et un autre rendu public à la même date après une communication téléphonique entre sa Majesté le Roi et le Président Palestinien. D’ailleurs une déclaration tripartite signée devant le roi le 22 décembre 2020 ne doit pas non plus être oubliée par les dirigeants de ce parti. Si les critiques du parti islamiste sont, non seulement surprenantes, elles interrogent surtout les réels mobiles de ses dirigeants qui semblent être en phase avec les ennemis du Royaume.
Les faits sont têtus, dit-t-on et l’histoire est encore récente pour oublier que l’accord de normalisation des relations avec Israël avait été signé par l’ancien chef du gouvernement marocain, lui-même membre du PJD et bien sûr avec l’onction de son actuel secrétaire général du parti. Et quand on revient deux ans plus tard pour critiquer ce même accord estampié par son parti et critiquer les interventions du chef de la diplomatie marocaine au sein des instances internationales, cela frise le ridicule et renseigne les observateurs sur les vraies intentions de ce parti. A travers cette sortie ratée, le parti islamiste accorde ses violons avec notamment l’Algérie et l’Afrique du Sud surtout en ces moments où le Maroc ne ménage aucun effort au sein de l’union africaine pour sortir l’organisation panafricaine de l’influence de ces deux pays. Il n’est plus à démontrer que ce parti n’a pour seul objectif que créer la polémique et instrumentaliser la question palestinienne aux fins inavouées.
Chose étrange, ce même parti a eu un silence assourdissant lorsque le parti justice et développement turc a renouer avec l’Etat hébreux. Alors que le PJD est un parti parlementaire, lorsque ses dirigeants ignorent l’Assemblée nationale où se déroulent les débat démocratiques engageant la vie de la nation pour critiquer dans la rue, les observateurs avisés savent si bien quel tableau faut-il peindre de cette formation politique. Une chose est certaine, en décidant de remonter les bretelles à ce parti, sa Majesté le Roi a envoyer un message fort : la politique extérieure du Maroc est un domaine sensible et exclusivement réservé au Roi et elle ne saurait faire l’objet de calculs politiciens