Mauritanie: Le parti au pouvoir s’unit autour du nouveau président et tourne la page Aziz
Sidi Mohamed Ould Taled Amar prend les commandes du parti au Pouvoir en Mauritanie. L’actuel directeur général de la société nationale des eaux, ancien ministre et ambassadeur aux Nations Unies a été élu au cours des travaux du 2ème congrès de l’Union Pour la République (UPR). Avec cette nomination, les congressistes viennent d’officialiser la mise à l’écart de l’ancien président Aziz qui a tenté en vain de reprendre le contrôle du parti le 20 novembre dernier.
Le parti au pouvoir en Mauritanie qui s’est réuni depuis samedi 28 Décembre 2019 en congrès vient de se doter d’une nouvelle direction fidèle au nouveau président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Le congrès s’est ouvert la mi-journée dans la banlieue nord de Nouakchott, en présence de plus de 2.200 délégués venus de toutes les régions de ce vaste pays sahélien. Ce congrès fut l’occasion pour l’Union pour la République (UPR) “d’alléger ses statuts” et de s’ouvrir à de nouvelles formations, dont un parti de l’opposition, Adil, qui compte deux députés, et à des opposants au président Aziz ayant soutenu lors de sa campagne M. Ghazouani, élu en juin.
Arrivé à la tête de l’Etat par un putsch en 2008, puis élu en 2009 et 2014, M. Aziz a procédé l’été dernier à la première transition entre deux présidents élus dans ce pays secoué par de nombreux coups d’Etat de 1978 à 2008. Il avait choisi comme dauphin Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ex-chef d’état-major et jusque-là l’un de ses plus fidèles compagnons. Avant de passer la main, l’ex-président avait manifesté sa volonté de rester actif en politique en gardant le contrôle de son parti.
Mais depuis sa victoire en juin et sa prestation de serment le 1er août, M. Ghazouani a mis la main sur l’UPR, dont l’immense majorité des députés s’est ralliée à lui et s’est éloignée de son ex-mentor.”L’UPR vit une crise profonde, elle subit une action de sape, anticonstitutionnelle, dans l’illégalité absolue, de la part de gens qui ne sont même pas membres du parti, sur ordre du pouvoir”, avait dénoncé le 20 décembre avec amertume l’ex-président Aziz lors d’une conférence de presse boudée par les médias d’Etat.