Niger: La rue toujours mobilisée, exige le départ des forces françaises
Au son d’un reggae patriote qui fait vibrer les baffles, des centaines de jeunes, bras levés, sautent en rythme et scandent “Macron, casse-toi de chez nous !» : chaque jour à Niamey, des manifestations respectent le pavé pour protester le départ des militaires français du Niger.
Depuis une semaine, des Nigériens se retrouvent devant les portes d’une base aérienne qui abrite une partie du contingent français près de l’aéroport de la capitale Niamey.
Plusieurs dizaines de milliers de personnes ont jusqu’ici participé à ces rassemblements contre la présence de quelque 1.500 militaires français dans le pays.
Les généraux nigériens arrivés au pouvoir par un coup d’État le 26 juillet ont décrété plusieurs accords de coopération conclus avec la France, ancienne puissance coloniale, et demandent le retrait de ses troupes. Mais Paris ne reconnaît pas la légitimité de leur régime militaire.
Alors de jour comme de nuit, et presque sans interruption, les “veilleuses” citoyennes continuent d’occuper le rond-point dit de l’Escadrille, devenues le cœur d’une contestation qui refuse de s’essouffler, et un lieu de festivités dans une ville peu réputée pour sa vie nocturne.
Le long des barrières de métal où veille un cordon quasi ininterrompu de policiers et de militaires, Niamey défile dans une ambiance de samedi soir.
Des vieillards, des couples main dans la main, des jeunes drapés dans les couleurs nationales, des groupes de femmes, des enfants des rues, des vendeurs ambulants, se pressent entre les étals sous la lumière blafarde des lampadaires.
Un marché improvisé a vu le jour sous un auvent habillé pour la circonstance. Maïs grillé, riz, couscous, et l’indispensable thé qui permet aux veilleurs de rester jusque tard dans la nuit.