Nigéria: Une grève paralyse le pays
Ecoles et aéroports fermés, coupures d’électricité: le Nigeria a tourné au ralenti lundi 03 juin 2024 à cause d’une grève générale liée à un accord entre syndicats et gouvernement sur le montant du salaire minimum, sur fond de grave crise économique.
Les principaux syndicats du pays le plus peuplé d’Afrique, le Congrès du travail du Nigeria (NLC) et le Congrès des syndicats (TUC), avaient exhorté les travailleurs à ne pas se rendre au travail après que le gouvernement avait refusé d’augmenter le salaire minimum au-delà des 60.000 nairas qu’il proposait (environ 40 euros).
Actuellement, le salaire minimum est fixé à 30.000 nairas (environ 20 euros) et le NLC réclame qu’il soit porté à 494.000 nairas (environ 300 euros).
Face à l’ampleur de la grève, le gouvernement nigérian a publié dans la journée un « appel aux syndicats » pour « poursuivre les discussions » et parvenir à « une solution pacifique ».
A l’issue d’un entretien, il a été convenu que le président Bola Ahmed Tinubu « s’engage à proposer un salaire minimum supérieur à 60.000 nairas » et que des réunions entre le gouvernement et les syndicats auraient lieu « tous les jours de la semaine à venir » afin de parvenir à un accord, selon un communiqué signé par les ministres de l’Information et du Travail ainsi que par les présidents du NLC et du TUC.
Il n’était pas clair si la grève allait se prolonger mardi.
Le mouvement de grève générale a fortement perturbé la vie du pays, avec notamment une coupure du réseau national d’électricité dès la nuit de dimanche à lundi, engendrant des pannes dans tout le pays.
Le trafic aérien a également été fortement perturbé du fait de l’annulation des vols intérieurs.
Plusieurs compagnies aériennes nigérianes ont prévu des perturbations pour la journée de mardi, d’autant que des syndicats des employés du transport aérien ont annoncé que la grève touchera les vols internationaux à partir de mardi.
Depuis son arrivée au pouvoir il y a un an, le président Bola Ahmed Tinubu a mis fin à la subvention des carburants et au contrôle des appareils, ce qui a entraîné un triplement des prix de l’essence et une hausse du coût de la vie, le naira ayant chuté par rapport au dollar.
En avril, l’inflation s’élevait à 33,6% sur un an, selon les données de la Banque centrale nigériane, forçant de nombreux Nigérians à sauter des repas ou à abandonner certains produits comme la viande, les œufs ou le lait.
M. Tinubu a appelé à la patience pour permettre à ses réformes de porter leurs fruits, affirmant qu’elles contribuaient à attirer les investissements étrangers.