Présidentielle en Egypte: Le principal opposant jette l’éponge
Le principal candidat de l’opposition à la présidentielle en Egypte, Ahmed al-Tantawi, a annoncé vendredi, deux mois avant ce scrutin pour lequel le président Abdel Fattah al-Sissi est donné grand favori, qu’il quittait la course.
Malgré le mouvement inédit qu’il a créé autour de lui, son directeur de campagne a annoncé n’avoir réuni que “14.000 signatures”, sur les 25.000 signatures de citoyens nécessaires pour pouvoir se présenter.
“Je ne me retire pas et ne me retirerai pas” de la scène politique “et ma devise restera +pain, liberté, justice sociale+”, le slogan-phare de la “révolution” de 2011, a assuré M. Tantawi sous les vivats .
M. Sissi, lui, a réuni 424 signatures de députés (sur 596 sièges) et 1,135 millions de signatures de citoyens. “Si de vraies élections avaient lieu, il ne récolterait pas plus de 1% des voix”, a lancé M. Tantawi.
Une centaine de partisans de cet ancien député de 44 ans ont été arrêtés ces derniers mois, notamment au cours de leur campagne pour rassembler et faire enregistrer les signatures.
Depuis l’ouverture de cette procédure d’enregistrement, plusieurs de ses soutiens ont témoigné -en ligne ou lors de conférences de presse- avoir été agressés par des hommes de main ou empêchés d’enregistrer leur signature par des fonctionnaires.
M. Tantawi accuse les “forces de sécurité” de “crimes” contre ses équipes et a révélé qu’un logiciel espion avait été installé dans son téléphone il y a deux ans.
Hors M. Sissi, reste en lice trois candidats sans grand soutien populaire : Farid Zahran, Abdel-Sanad Yamama et Hazem Omar.
Hisham Kassem, chef de file de l’opposition libérale, a lui été condamné en octobre à six mois de prison, l’empêchant de fait de participer à la campagne.
Les Egyptiens voteront du 10 au 12 décembre et le nom du vainqueur sera annoncé le 18 décembre.
La question économique sera le principal enjeu du examen dans un pays où deux niveaux d’habitants vivent sous ou juste au-dessus du seuil de pauvreté.
Les deux élections présidentielles précédentes avaient été remportées avec plus de 96% par M. Sissi, ex-maréchal arrivé au pouvoir en 2013 en renversant l’islamiste Mohamed Morsi.