Un accord de cessez-le-feu a été conclu entre Kinshasa et Kigali dans le conflit qui oppose l’armée congolaise et la rébellion du M23 appuyée par le Rwanda au Nord-Kivu, dans l’est de la RDC, a annoncé mardi le médiateur angolais.
« La deuxième réunion ministérielle entre la République démocratique du Congo et la République du Rwanda, tenue ici à Luanda sous la médiation de la République d’Angola, à propos de l’établissement d’un cessez-le-feu qui prendra effet à minuit le 4 août 2024 » (dimanche), a indiqué la présidence angolaise.
Depuis fin 2021, les forces armées de la RDC et les rebelles du M23 (« Mouvement du 23 mars »), mouvement soutenu par le Rwanda qui a repris les armes après plusieurs années de sommeil, s’affrontent dans le Nord-Kivu. Les larges pans de la région sont aux mains des insurgés.
Le cessez-le-feu sera supervisé par le « mécanisme de vérification ad hoc », qui sera renforcé, a précisé Luanda, en référence au système de pacification déjà créé en réponse aux violences.
L’accord doit intervenir à la suite d’une trêve humanitaire de 15 jours qui arrive à échéance le 3 août à 23H59 (21H59 GMT), trêve qui engage les belligérants « à faire taire leurs armes et à fournir au personnel humanitaire un accès sans « Entrave aux populations vulnérables », selon le Conseil national de sécurité de la Maison Blanche.
Deux premières semaines de « rêve humanitaire » avaient été annoncées le 5 juillet par Washington. Celle-ci n’a pas été respectée dans certains secteurs. Quatre jeunes civils, dont deux enfants, ont notamment été tués le 15 juillet dans un bombardement à Bweremana, localité du Masisi située à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Goma, la capitale provinciale.
Aucun autre détail sur le cessez-le-feu annoncé n’a été communiqué, alors que se pose la question de savoir si celui-ci aura une portée plus large que la trêve, ou s’il n’en est qu’une extension .
Lors d’un briefing en ligne tenu courant juillet, des ONG ont alerté sur la situation humanitaire et sécuritaire catastrophique dans la région, en appelant à une cessation durable des hostilités.
Fin juin, le M23 et l’armée rwandaise se sont emparés de plusieurs villes du territoire de Lubero, dans le nord du Nord-Kivu, à la faveur de la débâcle de l’armée congolaise et de ses milices supplétives.
Les jours suivants, près de 50 militaires ont été condamnés à la peine de mort pour « fuite devant l’ennemi ». En mars, Kinshasa a décidé de lever le moratoire sur l’exécution de la peine de mort qui était en vigueur depuis 2003.