RDC: Une journée électorale chaotique
Un centre de vote a été saccagé par des manifestants dans l’est de la République démocratique du Congo, à Bunia, la capitale de l’Ituri. Des personnes qui ont participé au saccage ont déclaré être des déplacés du conflit, et être excédés de ne pas pouvoir voter. Des élections générales avaient lieu dans le pays, dans une atmosphère chaotique.
“Majoritairement des déplacés”, déclare un responsable de l’école où étaient installées les urnes et les “machines à voter” électroniques détruites.
Dans cette province, frontalière de l’Ouganda, ces cinq dernières années, près de deux millions d’habitants ont fui leurs villages à cause d’attaques meurtrières sur des civils, principalement pour des motifs ethniques et économiques.
“13 dispositifs électroniques de vote ont été saccagés”, a précisé un responsable de la commission électorale (Ceni) en Ituri, félicitant la police qui “a pu sauver une machine”.
De nombreuses vidéos, tournées peu après l’ouverture des bureaux de vote à l’Institut supérieur pédagogique (ISP) de Bunia, montrent des manifestants vandalisant le matériel électoral et le mobilier de l’école avant de s’enfuir sous les tirs de la police.
Des personnes qui ont participé au saccage ont déclaré être des déplacés du conflit, et être excédés de ne pas pouvoir voter.
Des tirs étaient toujours entendus en ville vers 14H00 (12H00 GMT).
Interrogée par l’AFP sur les dispositions qui avaient été prises pour que les déplacés d’Ituri avaient accès au vote, la Commission électorale (Céni) a déclaré qu’il lui était “difficile de répondre” à cette question.
A Goma, la capitale du Nord-Kivu, près d’un demi-million de personnes vivent entassées dans des camps. Depuis deux ans, le M23, une rébellion soutenue par le Rwanda voisin, a repris les armes et s’est emparée de larges pans de la province, provoquant la fuite de centaines de milliers de personnes.
Après plusieurs contre-offensives militaires infructueuses, les autorités ont dû se résigner : dans les territoires de Rutshuru et Masisi, où le M23 et l’armée rwandaise opèrent, les élections ne pouvaient avoir lieu.
Idem pour les déplacés en provenance de ces territoires, dont les noms n’apparaissaient pas sur les listes des bureaux de vote installés dans et à proximité des camps de Goma, selon plusieurs témoignages.
Plus à l’ouest, la route – en très mauvais état – menant vers le territoire de Walikale, est coupée par le M23 peu après la sortie de Goma.
Certains matériels électoraux étaient toujours en cours d’acheminement vers cette zone mercredi en fin de journée, à l’heure à laquelle les bureaux de vote étaient censés commencer à fermer leurs portes.