République Centrafricaine: Vers la victoire du « oui » au référendum constitutionnel
Les Centrafricains se sont prononcés dimanche par référendum sur un projet de nouvelle Constitution qui devrait permettre au président Faustin Archange Touadéra de briguer un troisième mandat dans un pays dévasté par plusieurs coups d’Etat.
Elu en 2016, M. Touadéra a été réélu en 2020 à l’issue d’un scrutin perturbé par des groupes armés rebelles et entaché d’accusations de fraude.
Le chef de l’Etat, qui est âgé de 66 ans, est désormais accusé par ses adversaires de vouloir rester « président à vie » d’un des pays les plus pauvres de la planète, le tout sous la protection des mercenaires de la société de sécurité privée russe Wagner déployés dans le pays depuis 2018. L’autorité nationale des élections (ANE) a confirmé à l’AFP après 17H00 (16h00GMT) que tous les bureaux de vote ont fermé.
Les résultats provisoires doivent être publiés sous huit jours et la Cour constitutionnelle proclamera les résultats définitifs le 27 août.
L’affluence était faible dans les bureaux de vote du Lycée Barthélémy Boganda, situé dans le centre-ville de Bangui, la capitale, où le président Faustin Archange Touadéra est venu déposer son bulletin dans la matinée.
Le projet de nouvelle Constitution prévoit notamment d’allonger la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, et supprime la limite de mandat. Aucune enquête d’opinion crédible ne permet de prédire l’issue du vote, mais la victoire du « oui » fait peu de doute.
« Nous savons que le oui va l’emporter, mais nous mettons l’accent sur la participation », a déclaré à l’AFP Evariste Ngamana, vice-président de l’Assemblée nationale et porte-parole de la majorité présidentielle.
Les principaux partis d’opposition et organisations de la société civile, ainsi que les groupes armés rebelles, ont appelé à boycotter le scrutin. « Ça ne sert à rien parce que de toute façon les résultats seront truqués, donc le mieux est de rester chez moi », estime Euloge Ngarisso, employé d’une société de téléphonie. Les électeurs étaient invités à choisir entre un bulletin blanc pour le « oui » et « rouge » pour le non.