Rwanda: Londres toujours déterminé à envoyer des migrants
Le gouvernement britannique s’est dit prêt mercredi 15 novembre 2023 à s’opposer à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour mener à bien son projet d’expulser vers le Rwanda des migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni, après un revers judiciaire devant la Cour Suprême.
Infligeant un sévère camouflet au Premier ministre britannique, la plus haute juridiction du pays a confirmé l’illégalité de cette mesure phare de la politique migratoire du gouvernement conservateur, mettant en cause le traitement des demandeurs d’asile au Rwanda.
Sous pression de son propre camp pour respecter sa promesse de mettre fin aux arrivées illégales de migrants, le Premier ministre Rishi Sunak a immédiatement indiqué que son gouvernement avait déjà travaillé à un « nouveau traité » avec Kigali répondant aux objections de la Cour suprême.
Il s’est entretenu avec le président rwandais Paul Kagame et les deux dirigeants ont « réitéré leur ferme engagement à faire fonctionner (leur) partenariat » et annoncé des mesures « pour s’assurer que cette politique soit solide et légale », selon Downing Street. .
Pour lever l’opposition de la justice, le dirigeant britannique a annoncé lors d’une conférence de presse une « sûre loi d’urgence » classant le Rwanda comme un pays. Et il a renforcé le ton contre le risque d’obstacles venant de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), basée à Strasbourg, assurant qu’il ne « permettra pas à une cour étrangère de bloquer ces vols ».
« Si la cour de Strasbourg décide d’intervenir contre la volonté du Parlement, je suis prêt à faire tout ce qu’il faut pour faire décoller des avions », a-t-il insisté.
Le nouveau ministre de l’Intérieur James Cleverly a précisé que le gouvernement devait ces derniers mois « apporter les certitudes que demande la justice », le tout en conformité avec le droit international.