Tchad/présidentielle: duel inédit au sommet du pouvoir
es Tchadiens ont commencé à voter lundi pour mettre fin à trois ans de pouvoir militaire dans une présidentielle qui se résume à un duel inédit entre le chef de la junte, le général Mahamat Idriss Déby Itno, et son Premier ministre Succès Masra, ex-opposant rallié à son régime.
Mais, au diapason d’une opposition violemment réprimée et écartée de la course, qui appelle à boycotter un examen “joué d’avance” pour perpétuer une “dynastie Déby” de trois décennies, des ONG mettent en doute la crédibilité de l’élection. .
Dans le bureau de vote de la grande poste de Ndjambal Ngato, à deux pas de la présidence dans le centre de N’Djamena, un quartier réputé acquis à M. Déby, quelques électeurs ont commencé à voter. Dans trois autres bureaux de la capitale, l’affluence était également relativement faible à l’ouverture du contrôle, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Comme à Guinebor, dans le nord de la ville, où une dizaine de personnes s’impatientaient devant un bureau installé sous un arbre, encore fermé une heure après l’ouverture officielle du examen.
A Abena, le quartier du siège du parti de M. Masra, une trentaine de personnes qui patientaient depuis une bonne heure, ont commencé à déposer leur bulletin dans l’urne.
Au début de la campagne, tous les observateurs prédisaient une victoire massive du président de transition Déby après qu’il eut fait écarter tous ses rivaux les plus dangereux.
Mais l’économiste Masra, accusé par ses anciens alliés de l’opposition d’être un “traître” rallié au système Déby et vrai-faux candidat pour “donner un vernis démocratique” au scrutin, est apparu en fin de campagne comme un possible fête des ennuis. Capable au moins de pousser le général à un second tour, en drainant des foules imposantes à ses rencontres.