Togo : L’appel de Me Molgah Abougnima-Kadjaka en faveur de la veuve
L’ONG AAVOED sensibilise les veuves sur les droits. Cette organisation de la société civile qui œuvre pour le mieux-être des couches vulnérables renforce les capacités des veuves sur les dispositions du code togolais des personnes et de la famille. C’est à travers une conférence-débat tenue ce 29 juin 2024 à Lomé. La rencontre s’inscrit dans le prolongement des activités marquant la célébration le 23 juin de la journée internationale de la veuve. Pour ce rendez-vous d’échange, aavoed a placé le droit de la veuve au centre des discussions.
Ce thème se justifie par la situation précaire dans laquelle de nombreuses veuves se trouvent au décès de leurs conjoints. Torture morale par des rites humiliants et dégradants ou parfois des accusations gratuites d’avoir tué son mari pour hériter des biens afin de la spolier de ses droits; refus par les membres de la belle-famille à désigner un administrateur des biens de la succession pour l’organiser et lui permettre de bénéficier de ses droits ; confiscation des actes d’état civil des enfants, du certificat de mariage, et des titres de propriété, les témoignages des veuves au cours de cette conférence ont créé l’émoi dans l’assistance.
« Être veuve devient un fardeau : une cause de stigmatisation et de marginalisation. Les pesanteurs sociales et culturelles, les pratiques coutumières dégradantes, les attitudes et comportements contraires à la loi au sein des communautés et des familles, finissent généralement de réduire la veuve à la précarité, l’incriminant, la dépossédant des biens et la degradant. Elles se retrouvent ainsi, affectées moralement, psychologiquement et aussi physiquement » a lancé la présidente de l’AAVOED, Me Molgah Kadjaka-Abougnima qui avait à ses côtés l’ex-Ministre togolaise des affaires sociales, Mme Agnélé ATOAMNE MESSAN.
A travers cette conférence, l’AAVOED cherche à apporter aux veuves les bonnes informations sur l’accès à une part équitable de leur patrimoine. L’ONG participe ainsi aux plaidoyers en synergie avec les organisations sœurs et les Partenaires pour la dissémination des lois protectrices de la veuve et leur bonne application. Parmi cet arsenal juridique dont s’est doté le Togo, se trouve le code des personnes et de la Famille. C’est son contenu qui a été partagé aux veuves qui sont d’ailleurs reparties avec des exemplaires.
Le tableau sombre de la veuve au Togo a poussé la présidente la l’ONG à lancer un appel : « Nous nous exhortons toutes et tous, en cette occasion particulière, à un engagement réel et ferme afin que la condition de la veuve ne soit plus celle des privations économiques ni celle de l’exploitation et des violences basées sur le genre. Notre conviction, est que la veuve comme tout citoyen a le droit de continuer à façonner son devenir et sa destinée », a lancé Me Molgah Abougnima-Kadjaka.
Afin de jouir pleinement de le leurs droits en cas de décès de leurs conjoints, la présidente de l’ONG ainsi que les panélistes ont invité les femmes en générale à veiller à ce que leur mariage ne soit célébrés qu’uniquement devant le maire.
Selon les statistiques, au Togo et ailleurs dans le monde, on dénombre plus de 250 millions de veuves : des femmes, d’âge divers, qui dès qu’est survenu le décès de leur conjoint se retrouvent entrainées dans une lutte, bien souvent injuste, pour la survie, pour l’honneur et pour la dignité.