Togo : « l’initiative d’instauration d’un régime parlementaire au Togo n’a répondu qu’à un vieil appel de l’opposition » (Thierry Malm)
Le projet de révision constitutionnelle et de changement de régime au Togo continue de faire couler encre et salive. Alors que le pays se dirige vers des élections législatives et régionales le 29 avril 2024, le sujet reste d’actualité au lendemain des consultations menées par les députés et voulues par le Président de la République. Dans ce contexte, l’Association Réconciliation et Apaisement ( ARA) qui a, dès les premières heures de la mise en branle de cette réforme, apporté son soutien à cette initiative tient à faire un rappel.
« Nous tenons à dire qu’en fait, l’initiative d’instauration d’un régime parlementaire au Togo n’a répondu qu’à un vieil appel de l’opposition. Souvenez vous du discours de feu Edem Kodjo à la tribune de la Conférence Nationale Souveraine, il appelait à l’époque de tous ces vœux à l’instauration d’un régime parlementaire au Togo en le défendant avec des arguments qui cadrent bien avec nos réalités. Si l’histoire politique de notre pays a été marquée par le régime présidentiel sous lequel le Togo a évolué, il était temps que nous en tirions les conséquences pour nous orienter autrement. Et ce régime parlementaire tel que proposé me semble le bienvenu », déclare le président de l’ARA, M. Thierry MALM.
En effet, une courte vidéo d’archives de 90 secondes devenue virale sur les réseaux sociaux a fait sensation ces dernières semaines. Cette archives de feu Edem Kodjo, montre l’opposant d’alors appeler à la tribune de la conférence nationale à l’instauration d’un régime parlementaire au Togo.
« Bâtir l’état de droit, c’est avant tout doter le pays d’une loi fondamentale, d’une constitution qui assure un équilibre des pouvoirs et qui exclut à jamais les dérives totalitaires et les tentations du pouvoir personnel. Le présidentialisme, ce système politique qui implique l’omnipotence d’un Chef d’Etat, rouage cardinal des institutions a fait la preuve de ses limites dans une Afrique livrée à l’arbitraire. Il est le soubassement avéré et la façade institutionnelle de ce que j’ai nommé quelque part le despotisme obscure. Il faut l’abolir de notre vision de demain pour inventer une organisation politique nouvelle. Faut-il le clamer fort, le présidentialisme, voilà l’ennemi ! A cet égard, le système parlementaire aurait eu toute notre préférence en ce qu’il implique une structuration dans laquelle le Chef de l’Etat règne mais ne gouverne pas. Issue de la majorité que les législatives ont établie, un Premier ministre assume la réalité du pouvoir et est responsable devant les représentants du peuple, le parlement. Dans un tel système, le pouvoir judiciaire joue un rôle fondamental. Je demeure persuadé que le système parlementaire est celui que nous devons adopter dans le long terme », déclarait à l’époque feu Edem Kodjo.
L’Association Réconciliation et Apaisement (ARA) salue par ailleurs « l’esprit d’écoute et la démarche inclusive » dont fait preuve le Président de la République en demandant une relecture de la loi portant nouvelle constitution et les consultations menées par les députés sur ses instructions.