Guinée: Les putschistes tentent de rassurer citoyens et investisseurs.
Le chef des putschistes guinéens a tenté lundi de rassurer les partenaires et investisseurs étrangers ainsi que ses concitoyens en déclarant que les nouveaux maîtres de Conakry respecteraient les contrats économiques et miniers et se garderaient de toute “chasse aux sorcières”.
Le comité désormais à la tête de ce pays important producteur de bauxite et de minerais “assure les partenaires qu’il respectera toutes ses obligations (ainsi que les) conventions minières, et rappelle son engagement à favoriser les investissements étrangers dans le pays”, a déclaré le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya lors de sa première apparition en public au lendemain d’un putsch éclair. Il a promis l’installation d’un “gouvernement d’union nationale” chargé de conduire une “transition” politique. Ce gouvernement sera issu d’une “concertation” dont il n’a pas précisé les modalités, pas plus que la durée de la “transition”.
Le commandant des forces spéciales s’adressait en uniforme aux anciens ministres et présidents des grandes institutions, sommés d’honorer ce rendez-vous sous une vaste tente à l’extérieur au Palais du peuple, siège du Parlement, sous peine d’être considérés en état de “rébellion”. Le coup d’Etat a été condamné par une bonne partie de la communauté internationale. Mais le nouvel homme fort du pays a été salué à son arrivée au Palais du peuple par des centaines de Guinéens accrochés aux grilles et criant “liberté, liberté !” ou “vive l’armée!”.
La Guinée est l’un des premiers producteurs mondiaux de bauxite, principal minerai pour la production d’aluminium. Elle possède des gisements de fer, d’or et de diamant. Beaucoup de compagnies étrangères sont liées par contrat à la Guinée et Alpha Condé se targuait d’avoir attiré nombre d’entre elles.
Le comité assure “les partenaires économiques et financiers de la poursuite normale des activités dans le pays”, a dit le lieutenant-colonel Doumbouya. Il a demandé aux compagnies minières de continuer à travailler; “à cet effet les frontières maritimes restent ouvertes pour les activités d’exportation”.
Le coup de force surprise de dimanche parachève des mois de grave crise politique et économique, aggravée par la pandémie de Covid-19, sous la présidence très personnalisée, autoritaire selon ses détracteurs, de M. Condé, au pouvoir depuis 2010 mais de plus en plus isolé. afp